Une alerte relative aux produits alimentaires et produits d’alimentation animale, générée par la RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed), a été initiée par la Belgique pour informer les pays européens d’un risque émanant de bols en fibre de bambou importés. Ces bols présentent un risque de migration de formaldéhyde et de mélamine vers les aliments.

Qu’est-ce que le formaldéhyde ?

Aussi appelé méthanal ou aldéhyde formique, le formaldéhyde, CH2O, est un gaz incolore et inflammable, qui se forme lors de la combustion incomplète de produits ou d’objets contenant du carbone telle que les gaz d’échappement de véhicules routiers, la fumée engendrée par la combustion du bois (cheminée) ou rejetée par les industries (production d’électricité, chaudière…). Ce gaz est produit également naturellement par la réaction des rayons solaires sur les substances à base de carbone ou la décomposition de matières organiques.

Il est commercialisé sous une forme liquide sous le nom de formol.

Qu’est-ce que la mélamine ?

La mélamine est une résine de synthèse de la famille des aminoplastes[1]. Cette matière est utilisée dans la vaisselle (gobelets, assiettes…), les produits électriques (interrupteurs…) et aussi dans les colles, les produits de nettoyage...

Elle est essentiellement utilisée pour ses propriétés de résistance aux hautes températures et physiques (dureté) et sa facilité d’entretien.

Quel est le risque potentiel ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe une dose journalière de mélamine de 0,5 mg/Kg. Le dépassement de cette dose risque de créer des problèmes rénaux (formation de calculs rénaux). De plus, la chaleur augmente l’exposition aux effets néfastes de la mélamine. Le risque est d’autant plus grand quand ce produit est utilisé par des enfants.

D’autre part, il est déconseillé de dépasser la valeur de 0,1mg/Kg de formaldéhyde (toujours selon l’OMS). Le dépassement de cette valeur est un risque avéré pour l’Homme. Il peut provoquer un cancer du nasopharynx et il est toxique au contact de la peau et lors de son inhalation.

Pourquoi sommes-nous concernés ?

Le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique (MIICEN) a été informé, par l’ONSSA, du lancement d’une alerte par le RASFF[2] au sujet de bols en fibre de bambou exportés via la Belgique, qui ont transité par le Taïwan et provenant de Chine. Ces ustensiles de cuisine présentent un risque de migration de formaldéhyde et de mélamine vers les aliments. Ces bols contiennent des concentrations importantes de mélamine, qui atteindrait dans certains cas 8,4 mg/kg, et 121,12 mg/kg pour le formaldéhyde.

Conformément à la loi n°24-09 relative à la sécurité des produits et des services, les opérateurs économiques, qui jugent que leur produit présente un risque, doivent procéder au retrait, au rappel et à la destruction de ce produit …, selon la gravité de la non-conformité ou le risque.

Ces opérateurs doivent également informer le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, du risque engendré par la vente du produit. Par la suite, un rapport doit être transmis à ce Département pour rendre compte des actions qui ont été entreprises pour remédier au risque pouvant se répercuter sur le consommateur.

Etant responsable de la sécurité du produit mis sur le marché, l’opérateur doit prendre les dispositions nécessaires pour identifier les consommateurs ayant achetés le produit non conforme, suspendre la vente et l’usage de ce produit, évaluer le risque par un laboratoire et procéder au rappel et à la destruction du produit si le risque se confirme.

Selon les informations publiées par le RASFF, le Maroc est destinataire de ces produits. Au vue de l’absence de notification de la part de la société importatrice et de par les attributions de ce Ministère, la Direction de la Protection du Consommateur, de la Surveillance du Marché et de la Qualité, en charge du contrôle de la sécurité des produits industriels et services, a rappelé la société de ses obligations prévues par la réglementation en vigueur et l’a incité à prendre les mesures correctives qui s’imposent (adéquates).